{"id":8592,"date":"2024-05-06T08:43:05","date_gmt":"2024-05-06T06:43:05","guid":{"rendered":"https:\/\/www.isolsuisse.ch\/?p=8592"},"modified":"2024-06-18T16:26:07","modified_gmt":"2024-06-18T14:26:07","slug":"revision-du-droit-de-la-vente-et-du-droit-du-contrat-dentreprise-22-066","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/www.isolsuisse.ch\/fr\/blog\/revision-du-droit-de-la-vente-et-du-droit-du-contrat-dentreprise-22-066\/","title":{"rendered":"Vices de construction: \u00e0 la veille d\u2019un choix politique important"},"content":{"rendered":"\n

Selon le Code des obligations, le ma\u00eetre d\u2019ouvrage doit faire vite s\u2019il veut signaler un d\u00e9faut \u00e0 temps (CO 367.1): les d\u00e9fauts visibles doivent \u00eatre d\u00e9nonc\u00e9s d\u00e8s la fin de l\u2019inspection, et les vices cach\u00e9s d\u00e8s leur d\u00e9couverte (CO 370.3). Selon le Tribunal f\u00e9d\u00e9ral, la valeur indicative est d\u2019environ sept jours. Ce d\u00e9lai bref g\u00e9n\u00e8re une certaine pression de la part des parties prenantes \u00e0 la construction.<\/p>\n\n\n\n

Parall\u00e8lement au d\u00e9lai de r\u00e9clamation, le d\u00e9lai de prescription, qui est de 5 ans pour le contrat d\u2019entreprise, joue \u00e9galement un r\u00f4le important. Ce d\u00e9lai court \u00e0 partir de la livraison de l\u2019ouvrage et s\u2019applique \u00e9galement aux vices cach\u00e9s. Ainsi, une r\u00e9clamation pour un vice cach\u00e9 peut, dans certaines circonstances, \u00eatre prescrite avant que le vice ne soit d\u00e9couvert.<\/p>\n\n\n\n

Afin de rel\u00e2cher un peu la pression sur le syst\u00e8me, le Conseil f\u00e9d\u00e9ral a propos\u00e9 d\u2019augmenter le d\u00e9lai de r\u00e9clamation pour les d\u00e9fauts de biens immobiliers \u00e0 60 jours apr\u00e8s d\u00e9couverte (ce qui s\u2019applique \u00e9galement aux vices cach\u00e9s).  Ce d\u00e9lai plus long doit permettre d\u2019\u00e9viter les litiges inutiles et les entrepreneurs n\u2019en seraient pas beaucoup moins bien lotis qu\u2019aujourd\u2019hui pour autant.<\/p>\n\n\n\n

Jusqu\u2019ici, tout aurait \u00e9t\u00e9 bien et pertinent si seulement le Conseil national n\u2019avait pas \u00e9t\u00e9 d\u2019un autre avis \u00e0 l\u2019automne 2023. Ce dernier a d\u00e9cid\u00e9 que les vices de construction pouvaient en principe \u00eatre d\u00e9nonc\u00e9s \u00e0 tout moment (!) pendant un d\u00e9lai de prescription de dix (!) ans. Il va ainsi bien au-del\u00e0 de ce que le Code des obligations pr\u00e9voit, et m\u00eame au-del\u00e0 de ce que pr\u00e9voit la norme SIA 118, \u00e0 savoir un d\u00e9lai de r\u00e9clamation de deux ans \u00e0 compter de la r\u00e9ception (art. 172) et un d\u00e9lai de prescription de cinq ans \u00e0 compter de la r\u00e9ception (art. 180).<\/p>\n\n\n\n

La d\u00e9cision du CN est extr\u00eamement d\u00e9savantageuse pour les entreprises ex\u00e9cutantes: vis-\u00e0-vis de leurs fournisseurs, elles ne peuvent pas faire valoir dans la m\u00eame mesure leurs droits relatifs aux d\u00e9fauts, issus d\u2019un contrat de vente, et sont donc expos\u00e9es \u00e0 un plus grand risque. Elles courent \u00e9galement le risque de devoir d\u00e9poser davantage de ressources financi\u00e8res sur des comptes bloqu\u00e9s. En la mati\u00e8re, on aurait tort de dire que le travail est souvent b\u00e2cl\u00e9 dans le b\u00e2timent.<\/p>\n\n\n\n

Lors de la session d\u2019\u00e9t\u00e9 actuelle, la balle \u00e9tait dans le camp du Conseil des \u00c9tats: sa commission consultative s\u2019est d\u00e9j\u00e0 montr\u00e9e sceptique face \u00e0 la d\u00e9cision difficilement compr\u00e9hensible du Conseil national et a fait proc\u00e9der \u00e0 des auditions afin de se faire une id\u00e9e plus compl\u00e8te de la situation. Finalement, la commission consultative du Conseil des \u00c9tats s\u2019est clairement prononc\u00e9e, par 10 voix contre 0, en faveur d\u2019un d\u00e9lai de r\u00e9clamation de 60 jours et de l\u2019actuel d\u00e9lai de prescription de 5 ans. Dans la perspective du traitement au Conseil des \u00c9tats, cela pouvait \u00eatre interpr\u00e9t\u00e9 comme un signe positif. Pourtant, ISOLSUISSE continue \u00e0 accorder \u00e0 cette question un haut niveau de priorit\u00e9 et est intervenue directement aupr\u00e8s de diff\u00e9rents Conseils des \u00c9tats en faveur d\u2019un d\u00e9lai de r\u00e9clamation de 60 jours et d\u2019un d\u00e9lai de prescription de 5 ans. Le Conseil des \u00c9tats s\u2019est en fin de compte tr\u00e8s clairement prononc\u00e9 en faveur de cette solution \u00e9quilibr\u00e9e.<\/p>\n\n\n\n

Dans la mesure o\u00f9 il existe maintenant des divergences de fond entre les deux Conseils, l\u2019affaire retourne au Conseil national.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

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